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Nous avons plusieurs millions de poils sur le corps et l'homme et la femme modernes semblent vouloir les éradiquer à tout prix. Malgrè ce chiffre décourageant la guerre au poil a été déclarée ! Pour se débarrasser efficacement des poils, il existe aujourd’hui de nombreuses techniques d’épilations (le rasoir, la cire, les crèmes, l'épilation à la lumière pulsée, le laser, etc.).
L’épilation à travers les âges
Les femmes de Ramsès III étaient toutes épilées. Tout laisse à croire que cette coutume remonte même à 3000 ans avant Jésus-Christ. Chez les romains les jeunes hommes aimaient avoir les jambes et le poitrail lisses. Ils se servaient de coquilles de noix incandescentes, de résine brûlante et même de sang de chauve-souris pour l’épilation des paupières. Les plus coquets épilaient toutes les parties du corps. Les femmes suivaient la même mode. La gent féminine au Moyen Âge utilisait des méthodes étonnantes: mélange de sulfure naturel, d’arsenic et de chaux vive, ou encore sang de grenouille et cendres mouillées dans du vinaigre. Ces applications empêchaient une repousse trop rapide des poils. Bourgeoises et nobles se rasaient le front pour le faire paraître plus haut. Aujourd’hui, l’état d’esprit reste le même : le côté esthétique avant le côté pratique. Seules les techniques ont changé.
Pourquoi l’éradication des poils?
Comme tous les mammifères, l'homme est naturellement poilu, ou presque. Le poil sert de protection contre les agressions extérieures comme l’humidité, les températures trop froides ou trop chaudes. Le poil s'occupe également de préserver notre épiderme contre les germes et les invasions bactériennes. Voilà pour la leçon de biologie. L’épilation et le fait de ressembler à un singe, quel est le lien ? En effet, c'est psychologique ! Certains hommes nient leurs origines, ils ont peur d'être confondus avec notre plus proche cousin : le chimpanzé. Pourtant, il est difficile de le nier, il y a de l'animal en nous ! C'est là toute l'origine du problème, particulièrement pour les hommes qui ne supportent pas le moindre poil oublié sur le torse, la jambe, le mollet... Toutefois, d’après les scientifiques, cela fait des milliers d’années de cela, depuis la découverte du feu, que les poils de l'homme auraient perdu de leur utilité.
Poilu, oui mais pas trop
À la fin du XIXe siècle, des anthropologues mènent des études approfondies sur la pilosité et déclarent que moins les hommes sont poilus, plus ils sont intelligents et évolués. Mais ils se sont contredits eux-mêmes, les Européens sont plus poilus que les Indiens d'Amérique. Ainsi, cette théorie avait rapidement été remise en cause et on attribua quelques vertus à la pilosité masculine. La pilosité féminine, en revanche, est la plupart du temps pointée du doigt. Mais de nombreuses femmes ne s’épilaient pas. Cela s'explique par le fait que cela plaisait à certains hommes de l’époque, qui y voyaient un indice d'animalité sexuelle. Notez qu'à l’époque, la représentation graphique d'une femme nue n'était pas considérée comme obscène si les poils du pubis n'étaient pas représentés. En France, on a censuré jusqu’en 1960 la représentation de poils pubiens dans les journaux, les magazines, les oeuvres d’art. Mieux encore, en 1995 la police francaise faisait la chasse dans les librairies à un livre dont la couverture représentait la fameuse „Origine du monde" de Gustave Courbet.
Le triomphe du glabre, du lisse et du „propre“
La gent féminine s’épile de nouveau le maillot et les zones intimes. L’épilation intégrale du corps prit de l'ampleur, devint la norme au début du XXe siècle et n'a cessé de se renforcer depuis. En éliminant les poils, la femme redevient physiquement une enfant, pour certains un fantasme. Au Japon et dans les pays musulmans, les seuls poils tolèrés sont les cheveux. Pour d'autres, sexualité rime avec mystère ! Ainsi, en épilant les poils du maillot, on retire ce qui est sexuel en montrant l'organe sexuel, on enlève le mystère. Aujourd'hui, les aisselles rasées et le sexe glabre paraissent s‘imposer, le poil n'est plus la norme ni chez les femmes ni chez les hommes. Un des responsables : la société pornographique qui promeut des appareils génitaux dépourvus de poils. Cela est aussi à mettre en lien avec la mode des bikinis et des strings. Un institut de sondage a estimé qu'en 2014, une femme sur deux/un homme sur trois se sent plus désirable, propre et allégé(e) de ses imperfections étant épilé(e); une femme sur trois/un homme sur dix déclare avoir eu recours à l'épilation intégrale.
Le retour de la barbe
Certains évoquent un phénomène de mode, d'autres une marque de virilité, de sagesse. Une barbe fournie était il n‘y a pas si longtemps à la mode (hippies). Aujourd'hui, certains hommes préfèrent porter une barbe de trois jours, cela ne les force plus à se raser tous les jours, d’autres se rasent systématiquement. En fait la mode de la barbe est très changeante.
Verdict ? L'amour du glabre ou l'amour des poils, qu'importe, aujourd'hui, ce n'est plus qu'une question de choix. Qu’en pensez-vous ?
Photo © Fotalia, Urheber: vladimirfloyd
Betty_Nelly, 27.07.2015